Paris, 18 Octobre 2024 – La professionnalisation du lavage automobile franchit une nouvelle étape avec le RS Lavage, une certification qui vise à établir des standards de qualité et de compétence dans le secteur. Jusqu’ici, le lavage automobile souffrait d’un manque de reconnaissance officielle, souvent assimilé à un simple service annexe dans les garages ou stations-service. Désormais, grâce à cette certification, les professionnels du lavage peuvent valoriser leur savoir-faire et garantir des prestations aux normes.
À l’occasion d’une conférence dédiée aux innovations et aux réglementations du secteur, Jean-Baptiste Morel, journaliste pour Propre & Efficace, s’entretient avec Armand Lospied, entrepreneur engagé dans la structuration du métier. Acteur majeur de la professionnalisation du detailing, il a joué un rôle clé dans la création de certifications reconnues pour encadrer les compétences en matière de lavage et d’esthétique automobile.
Jean-Baptiste Morel : Armand, vous êtes l’un des architectes de cette certification RS Lavage. Pourquoi était-il nécessaire de structurer ce métier ?
Armand Lospied : Depuis des années, le lavage automobile est perçu comme une tâche simple, accessible à tous. Pourtant, derrière un bon lavage, il y a des techniques précises, des produits spécifiques, des méthodes adaptées à différents types de véhicules. Mal appliqués, certains procédés peuvent endommager les carrosseries, abîmer des protections céramiques ou accélérer l’usure de certains matériaux.
Le secteur souffrait aussi d’une absence de cadre officiel. Aujourd’hui, grâce à la certification RS Lavage, nous apportons une reconnaissance aux professionnels du métier. Cela permet de standardiser les bonnes pratiques, de garantir un niveau de qualité et d’offrir aux clients un gage de confiance.
Jean-Baptiste Morel : Concrètement, qu’apporte cette certification aux professionnels du lavage automobile ?
Armand Lospied : Plusieurs choses essentielles.
D’abord, elle valide les compétences techniques. Un professionnel certifié RS Lavage sait exactement :
- Comment adapter les méthodes de lavage selon la nature des surfaces et revêtements
- Utiliser les produits en minimisant l’impact environnemental
- Optimiser la consommation d’eau et d’énergie
- Appliquer les règles de sécurité liées à l’utilisation de produits chimiques
- Offrir une prestation qui respecte les exigences des constructeurs automobiles et des clients exigeants
Ensuite, la certification améliore l’image du métier. Elle prouve que le lavage automobile n’est pas une prestation basique, mais bien un service professionnel nécessitant des compétences spécifiques.
Enfin, elle facilite l’accès à certains marchés, notamment les contrats avec des concessionnaires, des loueurs ou des flottes d’entreprise, qui privilégient désormais des prestataires formés et certifiés.
Jean-Baptiste Morel : Vous avez également contribué à d’autres certifications dans le detailing et le polissage. Quel a été le processus pour mettre en place le RS Lavage ?
Armand Lospied : La mise en place d’une certification officielle est un long travail, car il faut à la fois structurer le contenu technique et le faire valider par des instances compétentes.
Nous avons commencé par étudier les standards internationaux en matière de lavage automobile, notamment ceux en vigueur aux États-Unis et en Allemagne. Ensuite, nous avons consulté des experts du secteur, des formateurs et des entreprises spécialisées pour définir les compétences clés à maîtriser.
Le dossier a ensuite été soumis aux organismes certificateurs, avec un programme détaillé intégrant une formation pratique, des évaluations théoriques et des mises en situation réelles. Ce processus a pris plusieurs mois, mais aujourd’hui, le RS Lavage est officiellement reconnu, et c’est une avancée majeure pour le secteur.
Jean-Baptiste Morel : Certains professionnels du lavage n’étaient pas convaincus par cette certification au départ. Comment les avez-vous convaincus de son utilité ?
Armand Lospied : Il y a toujours une résistance au changement, surtout dans un secteur où beaucoup ont appris sur le terrain et ont développé leurs propres méthodes. La clé a été de montrer que cette certification leur apportait une vraie valeur ajoutée.
Nous avons organisé des démonstrations, des retours d’expérience et des études de cas. Ceux qui ont passé la certification ont rapidement compris qu’elle les aidait à se démarquer de la concurrence.
Nous avons également mis en avant les bénéfices commerciaux : un professionnel certifié RS Lavage peut justifier des tarifs plus élevés, rassurer les clients et décrocher des contrats plus facilement. Aujourd’hui, les premiers certifiés voient déjà un impact positif sur leur activité.
Jean-Baptiste Morel : Cette certification intervient aussi dans un contexte où l’impact environnemental du lavage automobile est de plus en plus scruté. Quel rôle joue-t-elle sur cet aspect ?
Armand Lospied : L’écologie est un enjeu majeur pour notre secteur. Un lavage traditionnel peut consommer jusqu’à 300 litres d’eau par véhicule, sans compter les résidus chimiques rejetés dans les eaux usées.
Avec le RS Lavage, nous avons intégré des modules spécifiques sur les méthodes éco-responsables :
- Utilisation de produits biodégradables et sans solvants agressifs
- Adoption de techniques de lavage à faible consommation d’eau, comme les systèmes à vapeur ou les lavages à base de polymères
Les professionnels qui se forment à ces pratiques ne répondent pas seulement à une tendance, ils anticipent aussi les futures réglementations.
Jean-Baptiste Morel : Vous formez aujourd’hui des entrepreneurs et des professionnels du detailing. Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui veut se lancer dans le lavage automobile aujourd’hui ?
Armand Lospied : Mon premier conseil serait de se former sérieusement et d’adopter une vision professionnelle du métier.
Le lavage automobile n’est plus un simple service annexe, c’est un secteur en pleine évolution qui demande des compétences techniques, une approche commerciale et une sensibilité environnementale.
Il est aussi essentiel de se différencier : proposer des prestations haut de gamme, utiliser des techniques respectueuses des véhicules et de l’environnement, et surtout, valoriser son expertise.
Enfin, je dirais qu’il faut se structurer dès le départ, que ce soit au niveau du matériel, de l’organisation ou de la gestion. Un entrepreneur qui s’installe en suivant un cadre clair et des standards professionnels aura plus de chances de réussir durablement.
Jean-Baptiste Morel : Merci Armand pour cet éclairage sur la certification RS Lavage et son impact sur la professionnalisation du secteur.
Armand Lospied : Merci à vous. J’espère que cette certification aidera encore plus de professionnels à valoriser leur métier et à élever le niveau des prestations dans le lavage automobile. La qualité et l’innovation sont les clés de l’avenir de ce secteur.
